Commençons par la différence théorique entre l’épuisement professionnel et la dépression.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit l'épuisement professionnel comme étant un phénomène lié au travail qui se caractérise par un sentiment de fatigue intense, une perte de contrôle et une incapacité à réaliser ses tâches de manière efficace. En revanche, la dépression est un trouble mental caractérisé par une humeur dépressive persistante, une perte d'intérêt pour les activités habituelles, des troubles du sommeil, des changements d'appétit, de la fatigue et des idées suicidaires.
Toutefois si c’était si "facile" de faire la distinction entre les deux, il n’y aurait pas autant de gens qui se questionnent là-dessus.
Ce serait si facile si on fonctionnait avec un cerveau qui compartimente les émotions, les sentiments, les situations problématiques. Surtout les femmes, on fonctionne comme des vases communiquants quand une ou plusieurs sphères de vie ne va pas bien, c’est tout le reste qui en paye le prix. C’est justement pour cette raison qu’il devient difficile de faire la part des choses. On en vient à se demander d’où vient le mal-être qui s’installe sournoisement.
Est-ce que c’est le travail?
Est-ce à cause des enfants?
Est-ce ma relation de couple?
Est-ce à cause de ma situation financière?
Toutes ces questions?
Non seulement on sait que quelque chose ne va pas mais lorsqu’on cherche un peu on trouve que les signes et symptômes de l’épuisement et de la dépression se ressemblent drôlement.
C’est une chose que j’entends souvent avec mes clients. Ils changent un seul élément qu’ils croient responsable de tous leurs malheurs pour se rendre compte un peu plus tard, qu’il y a encore une ou plusieurs insatisfactions qui les habitent. J’ai moi-même pensé qu’en changeant de carrière tous mes problèmes disparaîtraient comme par enchantement. Ce ne fût pas aussi simple!
Les 7 éléments principaux qui peuvent mener à l'épuisement
Lorsqu’on parle d’épuisement professionnel plusieurs raisons peuvent être en cause.
Voici la liste des 6 plus importantes :
1. Charge de travail excessive : Une charge de travail trop élevée peut conduire à un épuisement physique et mental. 2. Manque d'autonomie et de contrôle : Les travailleurs qui ont peu de contrôle sur leur travail peuvent éprouver un sentiment d'impuissance et de frustration. 3. Manque de soutien social : Le manque de soutien social peut entraîner un sentiment d'isolement et de solitude, ce qui peut contribuer à l'épuisement professionnel. 4. Conflits interpersonnels : Les conflits avec les collègues, les clients ou les supérieurs hiérarchiques peuvent être une source de stress chronique. surtout pour les gens concilliants 5. Absence de reconnaissance et de récompense : Le manque de reconnaissance pour les efforts fournis ou de récompense pour les performances peut contribuer à l'épuisement professionnel.
Nous avons des besoins différents certaines veulent des reconaissances verbales, d'autres vont de loin préférer des récompenses. 6. Valeurs et objectifs professionnels mal alignés : Les travailleurs peuvent être épuisés si les valeurs et les objectifs de leur travail ne correspondent pas à leurs propres valeurs et objectifs.
7. Déséquilibre entre temps de travail et vie personnelle : Les travailleurs peuvent accorder beaucoup d'importance à leur carrière et délaisser la vie personnelle toutefois ce déséquilibre hypothèque les relations à soi et aux autres.
(Source: https://www.researchgate.net/publication/263851330_Burnout_and_Work_Engagement_The_JD-R_Approach)
(Source: https://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/mh/mentalhealth_jobburnout.html#section-3-hdr)
Lorsqu’un ou plusieurs de ces éléments est présent dans notre environnement de travail à long terme ça nous met sous pression, en état de stress. Nous ne sommes pas fait pour vivre sous tension 8hrs par jour.
Est-ce que tu as le blues du dimanche? Tes dimanches sont teintés du stress de rentrer travailler le lendemain? Est-ce que tu souffres de la « lundiite aigue »?
Je te partage un tableau comparatif des signes et symptômes qui peuvent différer entre l’épuisement professionnel et la dépression.
Symptômes | Épuisement professionnel | Dépression |
Épuisement physique | oui | possible |
Épuisement émotionnel | oui | oui |
Irritabilité | oui | possible |
Anxiété | possible | oui |
Tristesse | possible | oui |
Perte d'intérêt | possible | oui |
Perte de plaisir | possible | oui |
Troubles du sommeil | possible | oui |
Sentiment de culpabilité | possible | oui |
Pensées suicidaires | rare | possible |
Agir rapidement
Un épuisement professionnel qui s’étire dans le temps peut se transformer en dépression. Plus on attend pour agir, plus notre situation peut se détériorer. Cela dépend beaucoup de la personnalité de chacun.
Les gens qui sont de type « sprinter », qui ont un haut niveau d’énergie, auront plus de difficulté à détecter rapidement les signes d’épuisement car ils ont une énergie qui se renouvelle plus facilement que les personnes de type « marathonien » qui vont sentir l’énergie diminuer plus vite.
Plus on est en adaptation dans notre travail, plus on est à risque d’épuisement.
Par exemple, une
cliente que j'ai eu dernièrement, peu méticuleuse qui travaille dans un emploi qui exige beaucoup de précision, de vérifications et d’attention perdait beaucoup d’énergie à exécuter un travail qui n’est pas aligné avec sa personnalité alors qu’il serait facile pour une personne méticuleuse d’avoir cette rigueur. Ce n'est pas pour rien que dans sa jeune trentaine elle ait déjà des symptômes d'épuisement professionnel. Seulement en regardant son mode d'emploi je savais ce qui n'était pas aligné!
Un marathonien, qui travaille dans un environnement de type service à la clientèle où il y a constamment un va et vient avec des clients à la chaîne, le téléphone à répondre et des tâches connexes multiples sera très énergivore alors que pour un
« sprinter » c’est l’effet inverse. Il sera stimulé par le style multi-tâches. Pendant 20 ans j'ai essayé de
m'adapter à des environnements de sprinters alors que je suis une vraie marathoniene!
Nous avons tous des profils différents avec des besoins différents. Ce qui est bon pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Avec les 13 traits de personnalité du mode d’emploi personnalisé, il devient facile de détecter les facteurs irritants du travail et d’avoir un plan de match pour être plus aligné dans toutes les sphères de notre vie.
Mélanie Gauthier, experte en comportement humain
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